Don't trust me

J'avais le choix entre vous parler du serrement de coeur toujours présent damned quand je le vois connecté au chat facebook ou
de mon serrement de coeur également mais pour des raisons différentes à la lecture des réactions des abonnés du Monde suite à l'article d'Harry Bellet
sur le travail d'Adel Abdessemed.

Et je me dis que c'est pas gagné. Entre les commentaires faciles et déplorables sur la nationalité de l'artiste ( un artiste est dit français lorsqu'il vit et travaille sur le territoire français, allez ça c'est fait),
les commentaires outragés accusant l'artiste de barbarie sacrificielle sur l'autel de la Beauté de l'Art, les commentaires bateaux sur l'élitisme de l'art contemporain et celui de ses défendeurs.
Il se trouve que ce matin dans le métro, je lisais également un autre article sur le travail du même artiste. Cet article abordait notamment les réactions souvent violentes et les critiques quand au caractère insoutenable de certaines de ses pièces
(notamment les vidéos) et la série "Don't trust me" dont parle l'article du Monde. Et posait une question toute simple. Si cela (le massacre d'animaux dans ce cas précis ) choque autant,
pourquoi les réactions sont elles moins violentes face à des images de missiles, de voitures explosant, de victimes d'attentat ?
Ce qui est insoutenable dans ces vidéos, encore plus que les images, c'est le son. La réalité d'un massacre, la réalité de la mort n'est plus présente que sur un papier glacé, mais bien dans nos oreilles, à tel point qu'elle en devient assourdissante.
Il faut croire que nos yeux sont devenus aveugles pour ignorer la violence du monde tel qu'il est (sans prendre aucun parti pris moralisateur).

Ci dessous les commentaires :

Christophe
18.03.09 | 13h28

"La force de son travail, c'est de nous placer devant nos contradictions" ah, si son travail pouvait placer François Pinault devant ses contradictions...
finalgrunt
18.03.09 | 10h53

Si c'est çà le niveau du "meilleur artiste français", alors c'est officiel, l'art en France est mort.
Vincent
18.03.09 | 10h51

Je ne suis pas d'accord avec tous ces commentaires; j'ai eu la même réaction de prime abord, mais l'article m'a permis de mieux comprendre. Si vous préférez parler de la nationalité de l'artiste ... J'ai trouvé ça bien expliqué, clair, bref, comme il faut.
Françoise
18.03.09 | 10h31

En quoi le meurtre délibéré de façon cruelle d'animaux est de l'art? En quoi une enfance traumatisée peut-elle justifier la barbarie pour la beauté de l'"Art"? Et je ne suis même pas un de ces écolos intégristes, ni de ces défendeurs à tous prix d'animaux. Mais cette barbarie me choque surtout au nom d'un Art qui n'en est plus, juste de la provoc répugnante.
Claire
17.03.09 | 20h43

Cet article est bouffon, en effet. Il prétend nous parler de l'art, mais il ne nous parle que du marché de l'art, or à force de confondre l'art et le marché de l'art, il n'y a presque plus d'art sur le marché. Il prétend nous parler d'un artiste français, mais je ne vois vraiment pas en quoi cet "artiste" traumatisé par son enfance algérienne peut se dire français.
A. Caron
17.03.09 | 18h00

J'avais vu en 1995 à Budapest une vidéo bouclée du cochon qu'on tue à la ferme, regardée par un cochon empaillé... Rien de très neuf dans ces vidéos, donc... à part que les animaux ont ici été tués exprès. On en revient au meurtre d'un animal comme oeuvre d'art : c'est du même niveau que la corrida. Qu'Abdessemed soit un écorché vif ne justifie pas qu'il se permette se genre de chose : il n'était pas obligé de le faire en vidéo, c'est à dire en vrai.
DOMINIQUE M.
17.03.09 | 17h19

On se demande bien où est l'art dans ces bouffoneries !
frédéric k.
17.03.09 | 16h09

(...)Pas forcément bête, pas forcément cruel, pas forcément critiquable, pas forcément success story, pas forcément visible, pas forcément médiatique, pas forcément contemporain, l'art contemporain, non ?