J'ai dans les bottes des montagnes de questions

Toujours loin et comme euphorisée. J'arpente cette ville où rien n'est familer; Et je me noie dans des endroits que j'aimerais m'approprier et qui pourtant ne sont qu'éphèmères. A peine partie et le retour s'annonce inexorablement. Comme un mail de ma belle maman me demandant de mes nouvelles. Comme des mails de mes amis facebook. C'est trés étrange cette sensation au fond que ma vie, ma vraie vie, dans cette ville où j'ai grandi, ces lieux que j'habite, ces gens que je cotoie, ne me concernent pas. J'avais déjà ressenti ça en septembre, lors du voyage au bout du monde. L'envie de ne pas revenir. Mais la possibilité de rester m'effraie, car j'ai peur de tout échouer à nouveau. Est ce pour ça que lorsque j'entame une relation avec un garon je me noie dans sa vie; Je la laisse me capturer, je prends ses contours, sa forme, ses envies ? Jusqu'au moment où ça se délite (comme le gigot dans la cocotte), les fils qui m'enserrent, la cage dorée que je me suis crée se brise et j'ai cette impression de RIEN. Je suis tellement injuste. Il y a des gens pour qui je compte , amis famille collègues voisins, mais je ne me reconnais dans aucun d'entre eux. Je passe mon temps à échafauder des plans d'évasion que je ne mets jamais en place. Quand ça devient réel, le sentiment d'opression refait surface. Mais la bonne nouvelle (il faut bien qu'il y en ait une), cest que j'ai recommencé à lire. Un livre, noir, brulant, amer, rempli d'odeurs et d'émotions qui m'atteignent comme un poing dans le ventre. Qui me laisse le souffle court. Et ça fait tellement du bien. De ressentir à nouveau une émotion à l'état pur. De sortir de cet état de léthargie ou le fait de rire était devenu une esquisse de sourire, ou le fait de m'amuser était devenu "je ne me suis pas trop ennuyée" Ici tout est pur et violent. Tout est sale et magnifique. J'avais oublié l'étrange fascination que certains lieux pouvaient exercer sur moi. Peut être, soon enough and fortunaly not too late, ce sera des gens à nouveau qui m'éveilleront. J'ai hâte.