Je hais les dimanches (bis)
Mon trait de caractère le plus flagrant est sans aucun doute le manque de discipline, d'astreinte, de rigueur. Le fait d'avoir finalement arrêté la cigarette après des années à les enchaîner comme si la réponse se trouvait au fond du paquet ne m'a en quelque sorte rien couté. Je ne me dégoute plus à cause de ça. Mais maintenant c'est l'êtat de mon appartement qui me désole.
En écrivant ces lignes je me rends compte que le premier mot qui est apparu sous mes doigts était ma chambre. Comme si j'étais encore une enfant, comme si je n'avais pas vraiment ma place en ces lieux. Est ce pour ça que je ne m'approprie jamais aucun endroit, seulement une accumulation sans fin de choses qui se révèlent inutiles ?
Je suis incapable de trier quoi que ce soit. Et pour explication j'oscille entre mon optimisme béat qui fait mon charme et qui m'amène à croire sincèrement qu 'on ne peut se passer de rien ni de qui que ce soit, ou bien ma paresse qui amène peu à peu à la suffocation.
Tout ceci se retrouve bien évidemment dans ma vie personnelle. Je ne peux même pas décrire la préparation mentale qui s'impose à moi à l'idée de me rendre quelque part et de voir des gens. Sur place, ça se manifeste par des bouffées délirantes et une sociabilité à outrance, des fous rires qui me submergent, où, pendant quelques instants, je me fous bien que ce qu'on peut penser de moi tellement l'émotion est forte, et parfois, comme par miracle, celle ci est partagée et les autres rient aussi.
J'aimerais que ces moments volès arrivent à me satisfaire, que je ne me sente pas obligée par la suite de les décortiquer, de les passer au crible, pour décréter finalement que cela n'en valait pas la peine.